MUSIC

Biographie Artiste

C’est dans l’Alger des années 80, où elle grandit, que Djazia Satour exerce son oreille aux airs de l’opéra, de la pop music des années 60 et du chaâbi. Elle chante ses premières notes sous ces influences mêlées. Arrivée à Grenoble en 1990, elle a tôt fait de connaître ses premières expériences musicales, sur scène et en studio, notamment en tant que choriste du groupe Gnawa diffusion. Sa voix, qui transcende les registres, est la matrice de cette fusion unique, jamais démentie depuis la première exploration des années MIG le groupe trip-hop électro qui l’a fait connaître.

 

En 2010, elle s’offre un intermède acoustique. Déployant une prodigieuse énergie, elle autoproduit Klami, un 6 titres fait d’arrangements dédiés entièrement à la scène. Affranchie du lissage des machines, elle rayonne et porte des choix musicaux innovants et intuitifs. Lauréate du Fair en 2011, elle peut tourner en France avec ce nouveau répertoire et prendre le temps de composer son premier album.

 

Le disque Alwâne (Couleurs) sort en 2014. Trip hop, ballades pleines de mélancolie douce et lumineuse, variations sur fond de blues, jeu aérien de cordes, rap, ragga explosif… La prime recherche de la mélodie, écrin où ses paroliers de toujours sont venus sertir ses thèmes de prédilection, s’accomplit dans le secret des envies et des états d’âme de la chanteuse.

 

Djazia amorce un tournant en 2018 avec l’album Aswât (Des voix) dont la veine créative personnelle est plus affirmée. Depuis lors, elle mène une recherche approfondie sur les sonorités, animée par la maturité et le besoin de tendre l’oreille vers l’héritage des ancêtres. Entièrement chanté en arabe et construit autour de compositions originales, cet album raconte la parole d’exil, la force de l’amour, la magie du chant. À travers des textes aux échos personnels, l’artiste suggère une approche du monde, tout en opérant un retour aux sources empreint de délicatesse et d’éloquence. 

 

Au travers de ses deux formations en duo et en quartet, l’artiste approfondit sa nouvelle approche musicale en élargissant le champ de son inspiration à d’autres genres du patrimoine algérien. Le chaabi maintient son empreinte qu’illustrent les arrangements exécutés au banjo et au mandole. Mais le bendir, dont l’artiste a fait son inséparable instrument d’accompagnement dans les concerts en duo qu’elle donne avec son pianiste Pierre-Luc Jamain depuis 2021, imprime aux compositions la marque des chants du folklore rural et permet même des incursions dans les genres sahariens. Et comme les sonorités du blues et de la folk affirment leur présence dans les compositions, la fusion est plus que jamais là, dans un renouvellement constant.